- écartèlement
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• 1565; de écarteler1 ♦ Supplice consistant à écarteler (un condamné). L'écartèlement de Ravaillac.2 ♦ Fig. État d'une personne écartelée, tiraillée par des forces, des influences opposées. Un pénible écartèlement entre ses goûts et son idéologie. ⇒ tiraillement.écartèlementn. m. Supplice qui consistait à arracher les membres d'un condamné en les faisant tirer dans des sens opposés par quatre chevaux.⇒ÉCARTÈLEMENT, subst. masc.Action d'écarteler; résultat de cette action.A.— 1. Action de déchirer, d'arracher les membres d'un supplicié. Écartèlement à quatre chevaux montés chacun par un archer de la prévôté (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 470).— P. compar. Il était forcé de soutenir une conversation pareille à un écartèlement à quatre chevaux, avec quatre personnages disposés pour ainsi dire aux quatre coins de sa personne (DURANTY, Malh. H. Gérard, 1860, p. 144).— P. anal. Le père resterait au pied du mur, fidèle à cet écartèlement dont la croix est le symbole (CAMUS, Peste, 1947, p. 1400).2. P. ext. Dislocation, éclatement. L'écartèlement des groupes, des sectes, des partis, est en bonne voie, la guerre va l'achever (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 262).3. Au fig., domaine intellectuel, moral. Le cœur n'admet pas que ce qu'il aime se détache de lui et se perdre. (...) La seule torture que n'ose affronter la tendresse, c'est l'écartèlement d'elle-même (AMIEL, Journal, 1866, p. 519).B.— HÉRALDIQUE. Action d'écarteler un écu; résultat de cette action. (Quasi-)synon. écartelure.Rem. 1. Attesté ds BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, ROB., QUILLET 1965 et BOUILLET 1859. 2. On rencontre ds la docum. écartelage, subst. masc. Synon. de écartèlement. Quand il s'agit d'éviter le grand écartelage il se fait dans certains cerveaux de magnifiques efforts d'imagination (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 80).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1835. Orth. écartellement ds BESCH. 1845. Étymol. et Hist. 1565 (CAPELIN, Dictionarium, 584 ds Fr. mod. t. 6, 1938, p. 61). Dér. du rad. de écarteler, suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :34.
écartèlement [ekaʀtɛlmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1565; de écarteler.❖1 Supplice par lequel on écartelait un condamné (→ Condamner, cit. 6). || L'écartèlement de Ravaillac, de Damiens.1 Pour le crime de lèse-majesté au premier chef on avait un supplice horrible, l'écartèlement, précédé et assaisonné du tenaillement.Michelet, Hist. de France, t. XIII, XIII.2 Si c'était quelque bel écartèlement à quatre chevaux montés chacun par un archer de la prévôté (…)Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, t. II, XX, p. 299.2 Fig. État d'une personne écartelée, tiraillée par des forces, des influences opposées. || L'écartèlement de l'homme entre le bien et le mal. ⇒ Tiraillement (→ Bien, cit. 70).3 (…) un chrétien (…) dont le Maître a connu la douleur dans ses membres et dans son âme (…) le Père resterait (…) fidèle à cet écartèlement dont la croix est le symbole (…)Camus, la Peste, p. 244.3 Blason. Division du champ de l'écu en quatre quartiers.❖COMP. Contre-écartèlement.
Encyclopédie Universelle. 2012.